mercredi 3 octobre 2012

Nirvana - Pennyroyal Tea


Prenez le doom metal de Black Sabbath et des Melvins, la créativité des Pixies, le nihilisme punk des Sex Pistols, secouez bien et vous obtenez la quintessence du grunge : Nirvana. Un groupe qui en 5 albums (dont 1 live et 1 compilation) a fait exploser commercialement le rock alternatif, marqué toute une génération et défini un nouveau style musical, le grunge.

Que celui (celle) qui n'a jamais porté de chemise de bûcheron
et de jean troué leur jette la première guitare
Dès le début des années 80, la scène musicale de Seattle est en effervescence. Autour du label Sub Pop, des groupes locaux comme les Melvins, Green River puis Mother Love Bone (rappelez-vous on en a déjà parlé) et Mudhoney définissent un son agressif, fait de guitares saturées et de changements de rythme brutaux, à l'opposé du glam qui domine alors une partie de la scène rock. Leur esthétique et leur son volontairement bruts de décoffrage leur valent le dénominatif de grunge, autrement dit crados. Ca plante le décor. Comme de toute façon une bonne partie d'entre eux carburent à l'héroïne, le look démeuré-cheveux gras est assez naturel.


Ca aide aussi pour l'écriture de paroles nihilistes et angoissées, style favori de Kurt Cobain, le chanteur/guitariste du groupe. Ami d'enfance de Krist Novoselic (qui officie à la basse - Dave Grohl, à la batterie, complète le trio), Cobain est un médiocre guitariste mais un excellent chanteur/compositeur aux textes complexes et au timbre reconnaissable entre mille. Dès leur deuxième album, Nevermind (1991), le groupe obtient d'ailleurs un succès jamais atteint par un groupe de rock alternatif. Le mal de vivre exposé dans ses morceaux en fait le porte-étendard de la "Génération X", celle de la crise, du chômage et des lendemains qui ne chantent pas.

Autre spécialité du groupe, démolir les instruments
à la fin du concert : ça permet d'éviter les rappels.
Le pessimisme de l'écriture approche son paroxysme en 1993 au moment de l'enregistrement et de la sortie du troisième et dernier album studio du groupe, In Utero. Cobain souffre - physiquement, de son addiction à l'héroïne et de sérieux problèmes d'estomac, et psychologiquement, de sa nouvelle notoriété planétaire et surtout d'une profonde dépression chronique. L'album devait d'ailleurs s'intituler initialement I hate myself and I want to die - tout un programme, qui ne tardera pas à être mis en pratique : Cobain se tire une balle dans la tête le 5 avril 1994.

C'est l'une des (multiples) interprétations des paroles de Pennyroyal Tea, dont le nom désigne une tisane abortive qui fait écho au titre de l'album. Une chanson emblématique, alternant les couplets presque chuchotés et les refrains violents et saturés. Qui évoque la souffrance physique, la dépression et la mort, mais en même temps pleine d'autodérision et de double sens.

Vingt ans plus tard, que reste-t-il de Nirvana? Un groupe de survivants (les Foo Fighters, fondés par Dave Grohl), la plus grande incursion du rock underground dans la culture mainstream et surtout des chansons qui n'ont pas pris une ride. Enjoy.

En électrique :

Et en acoustique : 



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